Le Psautier de Breslau
Chef-d’œuvre de l’enluminure européenne
Le Psautier de Breslau présente une richesse ornementale qui ne peut que ravir l’oeil: sur chaque page reluisent la feuille d‘or polie et les couleurs étincelantes, tandis que les motifs frappent par leur diversité. Partout est sensible le plaisir narratif et l’allant avec lequel les artistes ont conçu la superbe décoration de l‘ouvrage. Découvrez ici une iconographie médiévale toute nouvelle, à la fois riche et réjouissante, qui marie en un tout harmonieux différentes influences et traditions de l’enluminure européenne. Une série unique d’images illustre les 150 psaumes et cantiques de l’Ancien Testament. L’imagination ludique ne manque nulle part d’espace et peuple ainsi les bordures des pages de nombreuses petites créatures hybrides et fantastiques, animaux, oiseaux, chasseurs, musiciens et acrobates. À vous d’admirer la magnificence de ce somptueux psautier!
Psautier de Breslau
Psautier de Breslau: Le manuscript
Un chef-d’œuvre européen
Le Psautier de Breslau, réalisé vers 1265 à la cour du duc de Silésie, illustre de façon exemplaire la mobilité des artistes du Moyen Âge et les échanges culturels entre l’Est et l’Ouest, le Nord et le Sud. Des scribes allemands ont copié le texte. Un enlumineur italien originaire de Padoue – le Maître de Gaibana, artiste principal de ce psautier rutilant d’or – lui a conféré son indéniable caractère italo-byzantin. Une équipe complète d’enlumineurs silésiens a travaillé d’après ses indications. Dans l’univers iconographique qu’ils ont créé, des fonds d’or étincelants et des coupoles d’inspiration orientale s’unissent ainsi au répertoire des formes occidentales. On trouve ici aussi bien des entrelacs d’inspiration insulaire que les fleuronnés de l’enluminure française.
Une image pour chaque psaume
Dans le Psautier de Breslau, les 150 psaumes et cantiques de l’Ancien Testament sont ornés chacun d’une illustration. Au total, 168 miniatures de marge à fond d’or ornent les pages de texte, parfois à raison de trois par page. Les images se réfèrent toutes au roi David – que le Moyen Âge considérait comme l’auteur des Psaumes – et sont inspirées du contenu de chacun d’eux. Il a fallu un théologien de haute volée (peut-être le chapelain de la cour ducale, à Breslau) pour élaborer ce programme iconographique qui n’avait pas d’antécédent. Psaume après psaume, il a manifestement réfléchi pour trouver le verset le mieux approprié pour illustrer le message du texte correspondant. Les indications qui en découlaient pour les enlumineurs ont été traduites par ces derniers avec la plus grande maîtrise artistique.
Pièce d’apparat ducale
Le Psautier de Breslau est si richement et précieusement orné d’or et d’enluminures qu’il était présenté comme pièce d’apparat aux hôtes les plus éminents de passage à la cour ducale de Silésie. La richesse de sa présentation, l’accent mis sur les saints bohêmiens dans le calendrier et les formules d’oraison féminines font supposer que la commande ducale est venue d’Anne de Bohême (1204-1265). Elle était veuve du duc Henri II de Silésie; son fils Henri III régnait avec son frère cadet Wladislaw sur le duché de Silésie-Breslau. En 1265, Wladislaw fut envoyé à Padoue pour ses études: nommé ensuite archevêque de Salzbourg, il y emmena avec lui le Maître de Gaibana.
Psautier de Breslau
À la loupe: l’expression vivante des sentiments
Dans le Psautier de Breslau, les enlumineurs mettent en scène leurs personnages dans des architectures imaginaires à coupoles sur colonnettes, avec arcs en ogive, trilobes ou quadrilobes et avec des toits en pente, sur les miniatures comme sur les enluminures de marge à fond d’or (symbole de la sphère divine). Les visages en particulier sont finement détaillés: beaucoup sont tellement individualisés qu’ils ont presque l’allure de portraits. L’inaccessible sacré, qu’on rencontre par exemple dans l’enluminure d’inspiration byzantine, est ici inconnue. Des émotions clairement identifiables se reflètent bien plus dans l’expression des visages et la posture des corps. Il est remarquable que les enlumineurs, quand il s’agit d’exprimer des sentiments de deuil et d’abattement, accentuent plus fortement la représentation de l’empathie et de la compassion. L’humanité y transparaît alors dans toute sa profondeur.
La représentation de la Mise au tombeau du Christ (fol. 99r) est poignante. La dépouille est déposée avec précaution dans un précieux sarcophage de marbre, après avoir été embaumée. Autour du sarcophage sont groupés des hommes et des femmes, jeunes et vieux, dont les visages doux sont modelés avec grand soin. Mimique et gestuelle expriment deuil et compassion – ainsi par exemple la main pressée contre la joue, posture de deuil codifiée depuis les temps les plus anciens. Même remarque pour les mains serrées l’une contre l’autre en signe de désespoir. Les différences dans le traitement des regards sont remarquables. Les femmes paraissent plongées dans leurs tristes pensées, le regard perdu vers l’extérieur de la représentation. Les regards des hommes qui tiennent la dépouille et l’embaument, avec leurs mains couvertes, sont au contraire concentrés sur le Christ mort.
Psautier de Breslau
Psautier de Breslau: l’édition
Aperçu du manuscrit et du fac-similé
Le Psautier de Breslau fascine le lecteur-spectateur, dans l’édition originale aussi bien qu’en facsimilé, comme un chef-d’œuvre absolu de l’art du livre européen, en raison même du prestige de sa réalisation. C’est l’un des plus riches psautiers dans l’art de l’enluminure. De l’or et des couleurs resplendissantes à chaque page!
Manuscrit: Cambridge, Fitzwilliam Museum, MS 36-1950
Date de réalisation: vers 1265
Lieu de réalisation: Breslau
Format: env. 32,6 x 22,7 cm
Contenu: 294 pages (147 feuillets)
Artistes: Maître de Gaibana, avec des enlumineurs italiens et silésiens, et des scribes allemands
Commanditaire: peut-être Anne de Bohême, belle-fille de sainte Hedwige et mère du duc Henri III de Silésie-Breslau
Décor: 28 miniatures pleine page, 10 pages à initiales ornementales enluminées, 168 miniatures de marge, initiales dorées sur fond polychrome, ornements de ligne dorés et rehaussés de couleurs, ornements, grotesques et scènes figurées sur les marges, 36 médaillons de calendrier
Reliure: reliure plein cuir clair, d’une sobre élégance
Volume de commentaire: Nigel J. Morgan, Stella Panayotova et Paola Ricciardi
Tirage: 680 exemplaires
Psautier de Breslau
10 pages à feuilleter:
Un regard sur le manuscrit en fac-similé
La suite de pages du Psautier de Breslau ici reproduite comprend les fol. 100v à 105r, et illustre la richesse d’élaboration du manuscrit. Elle commence par une miniature en pleine page du matin de Pâques, avec les trois femmes au tombeau vide du Christ. La somptueuse initiale C avec le chœur chantant du fol. 101r illustre le sujet du Psaume 95: «Chantez au Seigneur un cantique nouveau». Les trois psaumes suivants sont ornés de miniatures de marge. Sur le fol. 103v figure le Christ aux Limbes. En regard se trouve une fois encore une magnifique initiale enluminée. Les ornements en bordure des fol. 104v et 105r suscitent de la même façon émerveillement et sourire.
Psautier de Breslau
Le défi de la fabrication: fac simile
De mystérieux cercles
Le Psautier de Breslau présente un élément ornemental inhabituel. Dans quelques miniatures et initiales ornées, les enlumineurs ont orné le fond d’or de fins cercles et demi-cercles, dont la surface paraît comme polie une seconde fois. Les cercles sont parfaits: beaucoup présentent encore la trace visible de la pointe du compas. On n’a pas encore su expliquer de façon satisfaisante avec quelle technique les enlumineurs ont retravaillé les surfaces à fond d’or. Les spécialistes de l’édition en facsimilé ont donc été obligés de développer, au prix de maints essais, un procédé susceptible de reproduire ce traitement de surface avec autant d’effet que sur l’original.
Effets de dorure
Chaque page du Psautier de Breslau offre soit une miniature à fond d’or, soit une multiplicité d’initiales dorées. À cela s’ajoutent, sur les 168 enluminures des marges, de délicates peintures or sur or et des effets de poinçonnage sur or. Il en résulte, pour la fabrication du facsimilé, un temps de travail nettement allongé, rien que pour l’élaboration des sections dorées par le lithographe, après photographie de l’original et plusieurs séances de comparaison des épreuves tirées avec celui-ci.
L’or et ses ornementations chatoyantes sont reproduits par des procédés d’impression particuliers, sur du papier spécial ressemblant à du parchemin: ils prennent vie avec la lumière incidente quand on feuillette l’ouvrage.
Psautier de Breslau
Le dossier en fac-similé qui accompagne l’édition
Le dossier du facsimilé pour le Psautier de Breslau donne un aperçu de la richesse de l’édition du manuscrit. Il contient trois feuillets de facsimilé originaux, illustrant par l’exemple la variété de l’univers iconographique de cet ouvrage. Un feuillet de mois (fol. 12) montre le somptueux traitement du calendrier. La représentation de l’Entrée à Jérusalem (fol. 50r) illustre la splendeur et la force expressive des miniatures de pleine page. Le scintillement de l’or, également dans les initiales et les enluminures dans les marges des pages de texte, est illustré par un feuillet orné de deux miniatures dans la marge (fol. 55). Une plaquette d’information richement illustrée introduit en 16 pages à l’histoire de ce prestigieux manuscrit réalisé à Breslau, qui résume en lui les influences de diverses traditions d’enluminure venues de toute l’Europe.
Breslauer Psalter
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